Les Européens et l’immobilier
La proportion de propriétaires dans l’Union européenne s’établit à 70 %, selon les données d’Eurostat en 2013. Cette moyenne occulte des situations très contrastées puisque la proportion de propriétaires varie de 53 % en Allemagne à 96 % en Roumanie. Trois ensembles de pays peuvent être distingués :
• En Europe de l’Est, le pourcentage de propriétaires est le plus élevé (87 % en moyenne) et l’endettement le plus faible : le montant de crédits immobiliers à rembourser par ménage propriétaire y représente moins d’un septième de la moyenne européenne. Cette situation résulte de la vague de privatisations à des prix très intéressants intervenue au début des années 1990.
• En Europe du Sud, être propriétaire (71 % des ménages) est synonyme de réussite sociale et de sécurité. En dépit de la crise, le pourcentage de propriétaires est resté élevé : en Espagne (78 %), en Grèce (74 %) ou en Italie (73 %) notamment. Le recours au financement y est en revanche plus disparate, le montant moyen de crédits immobiliers par ménage européen évoluant du simple au triple entre l’Italie et Chypre.
• L’Europe du Nord cumule la proportion de propriétaires la plus faible (60 %) et le recours au crédit le plus important : l’Europe du Nord, qui n’abrite que 41 % de la population européenne, représente 63 % des volumes de crédits immobiliers de tout le continent. Plus forte population européenne, les Allemands se répartissent presque équitablement entre locataires (47 % des ménages) et propriétaires (53 %).
Même s’il est admis que les Français sont très attachés à la pierre, la France se trouve en bas du classement européen, à la 25ème position sur 28, s’agissant du taux des ménages propriétaires de leur logement, devant le Danemark, l’Autriche et l’Allemagne.
Des disparités d’évolution des prix immobiliers en Europe
Les prix de l’immobilier résidentiel ont évolué de façon très contrastée au cours des trois dernières années (2012 à 2014) : dans le même temps, ils ont ainsi progressé de 15 % en Irlande et baissé de 16 % en Espagne.
Souvent, les pays dont les prix immobiliers restent plus attractifs, présentent une répartition homogène de leur population entre plusieurs métropoles. C’est tout particulièrement le cas en Allemagne (la Ruhr accueille 6 % de la population nationale, Berlin 6 %, Hambourg 4 %, …) ou encore en Italie (Milan accueille 7 % de la population nationale, Rome 7 %, Naples 6 %, …). A l’inverse, les prix restent très élevés dans des agglomérations qui concentrent de façon beaucoup plus dense la population du pays. Ainsi, l’Ile-de-France représente 18 % de la population française contre seulement 3 % pour Lyon et Marseille ; il en va de même pour le grand Londres (19 % de la population du Royaume-Uni).
Une préférence pour l’habitat en maison (58 % des Européens)
Les Européens vivent en majorité dans des maisons isolées (34 %) ou jumelées (24 %). A contrario, 42 % des ménages européens vivent en appartements.
C’est en Irlande (95 %) et au Royaume uni (85 %) que la part des maisons dans le parc de logements est la plus importante. A l’inverse, les Espagnols font le choix d’appartements pour deux tiers d’entre eux (65 %), en particulier dans des immeubles importants. Le cas de l’Allemagne est plus singulier : si plus de la moitié de la population vit en appartement, il s’agit pour deux tiers de ces logements, d’appartements dans des immeubles de moins de 10 habitations.