L’euro devrait baisser par rapport au dollar
La non-décision de la Fed de relever ses taux directeurs le 17 septembre a amplifié l’inquiétude des investisseurs. Si le marché redoute d’abord l’absence de visibilité, la communication de Janet Yellen n’a pas, en ce sens, contribué à les rassurer. La Fed joue avec les nerfs des opérateurs. Actuellement, une majorité d’économistes attend un relèvement des taux avant la fin de l’année.
L’évolution de la parité EUR/USD est bien entendu corrélée à l’action de la Fed. En attendant, c’est la décision des autorités monétaires chinoises de dévaluer le yuan, le 11 août dernier, qui a redonné un peu de vigueur à l’euro. La devise européenne s’échange actuellement autour d’1,13 dollar pour 1 euro contre 1,09 EUR/USD début août.
Les marchés ont très mal réagi à cette décision précipitée des autorités chinoises, prouvant la faible dynamique économique actuelle de cette économie. En anticipant un report du relèvement des taux par la Fed, beaucoup d’opérateurs se sont alors écartés du dollar pour revenir sur la devise européenne. Dans une optique de moyen terme, nous pensons toutefois que le mouvement de baisse de l’euro par rapport au dollar devrait reprendre au cours des six prochains mois. En mars, le point bas a été atteint à 1,05 EUR/USD. Nous devrions retrouver ce niveau. Le catalyseur signant un nouvel affaiblissement de l’euro par rapport au dollar reste bien entendu la décision de la Fed de relever ses taux.
Nous observons toutefois que certains investisseurs utilisent actuellement l’euro comme outil de « carry trade ». Or, ce mécanisme visant à profiter de la faiblesse des taux européens pour acheter des titres en devises étrangères plus fortement rémunérées entraîne des achats d’euros qui ne sont pas forcément justifiés par les fondamentaux de l’économie européenne. Ce phénomène de « carry trade » peut constituer un facteur de soutien de l’euro.
Du côté des devises émergentes, la situation reste fragile. Nous pensons que l’ajustement en cours n’est pas terminé. Le réal brésilien a perdu 60% de sa valeur par rapport au dollar depuis un an. Beaucoup d’économies émergentes sont encore largement dépendantes de leurs exportations vers la Chine. Le ralentissement de la deuxième économie mondiale finit par remettre en cause leur modèle de développement à moyen terme. Certes, la baisse de leur devise permet à ces pays de regagner en compétitivité mais leur taux de retour sur investissement reste inférieur à leur coût de refinancement. Nous estimons que cette tendance de repli des devises émergentes n’est pas achevée. De même pour le dollar australien (AUD), monnaie très liée à l’évolution des prix des matières premières, qui devrait continuer de souffrir de la faiblesse des prix des « commodities ».
Par Warin Buntrock, Directeur de la Gestion Diversifiée, BFT Investment Managers
(source OPCVM360)