06 Déc

Pourquoi il faut supprimer les régimes spéciaux de retraite

Confrontés au vieillissement de la population et à la crise économique -marquée par un contexte de faible inflation et de taux d'intérêt historiquement bas-, la plupart des pays de l'OCDE ont mis en place des réformes pour assurer la pérennité des régimes de retraite et le pouvoir d'achat des retraités.
Pour autant, dans la moitié des pays de l'OCDE, les fonctionnaires ont, lors de leur départ en retraite, un taux de remplacement de leur salaire 20 points supérieur à celui des salariés du privé, indique le dernier rapport Perspectives des pensions de l'OCDE. C'est le cas en Belgique, en France, en Allemagne et en Corée, qui maintiennent des régimes de retraite distincts. Quant aux pays de l'OCDE qui ont aligné leurs régimes de retraites public et privé dans les 1990, un quart d'entre eux supporte encore le poids financier des différences de régime héritées du passé.
Or une homogénéisation des régimes public-privé dans un cadre unifié, permettant de couvrir tous les travailleurs selon les mêmes règles, devrait produire toute une série d'avantages, affirme l'OCDE. Primo, en termes d'équité, il est difficile de justifier que les fonctionnaires aient besoin d'un niveau de remplacement plus élevé que les salariés du privé. Secundo, en termes d'efficacité économique, il y a d'importantes économies d'échelle à attendre d'un régime unifié, en particulier en ce qui concerne la collecte des cotisations, la tenue de dossiers et le paiement des prestations.
Enfin, le maintien de régimes différents freine la mobilité des travailleurs. En clair, les fonctionnaires ne sont pas incités à passer dans le privé, pour ne pas perdre leurs avantages. Cela crée des rigidités dans la gestion des carrières, freine la capacité d'adaptation des fonctionnaires aux évolutions sectorielles et les décourage de saisir de nouvelles opportunités d'emploi qui s'offrent à eux. «Un régime de pension commun favoriserait les passages et faciliterait la mobilité de la main-d'œuvre», conclut l'OCDE.
Face au vieillissement des populations et de la crise économique, l'OCDE encourage les pays à poursuivre les réformes déjà engagées pour assurer la pérennité des systèmes de retraite, et notamment à favoriser la diversification des sources de revenu des retraités. Elle note que la plupart des pays de l'OCDE ont mis en place des incitations fiscales à épargner pour la retraite, ce qui a contribué à augmenter la part des plans d'épargne retraite personnel. Dans ce contexte, l'organisation met toutefois en garde les gouvernements sur la nécessité que les consommateurs -qui deviennent de fait de plus en plus acteurs de leur retraite- aient accès à des conseils financiers avisés et puissent comprendre les produits financiers qu'ils souscrivent.