20 Déc

Immobilier : un logement vendu sur cinq est une passoire thermique

Les ventes de logements les plus énergivores (étiquettes énergie F et G) représentent dorénavant 18% des ventes, soit 7 points de plus en deux ans.

Si la répartition des transactions de logements anciens selon l’étiquette énergie est restée quasiment stable ces dernières années, 2022 et les premiers mois de l’année 2023 se démarquent par une forte augmentation de la part des ventes de logements les plus énergivores (étiquettes énergie F et G) qui représente dorénavant 18% des ventes, soit 7 points de plus en deux ans.
 

 

Ce phénomène se reporte sur tous les départements, bien que quelques-uns se distinguent de la tendance générale. Il s’agit principalement de ceux enregistrant déjà une forte part de ventes de logements d’étiquettes F et G. La Savoie et la Haute-Savoie sont les seuls à voir leur part légèrement baisser. A contrario, bon nombre de départements du Sud-Ouest enregistraient au 2e trimestre 2021 une faible proportion de ventes de logements très énergivores, mais ont vu leur part un peu plus que doubler jusqu’au 2e trimestre 2023, comme dans le Tarn-et-Garonne, les Landes ou les Pyrénées-Atlantiques.
 

Une vente sur trois dans les villes de plus de 100 000 habitants…
 

Dans la quasi-totalité des villes de plus de 100 000 habitants, la part des ventes d’appartements les plus énergivores a augmenté. Les plus fortes hausses, d’au moins 5 points, sont constatées au Havre, à Rouen et à Orléans.
 

En 2022, environ une vente sur trois d’appartements d’étiquettes F ou G intervient dans une ville de plus 100 000 habitants contre une sur quatre un an plus tôt, soit une hausse d’environ 10 points, alors que cette hausse n’est que de 2 points sur l’ensemble des ventes intervenues sur le marché du collectif.
En Île-de-France, si la part de logements vendus d’étiquettes F et G oscillait par département autour de 10% au 2e trimestre 2021, elle augmente jusqu’au 2e trimestre 2023, à plus de 20% en petite couronne et davantage à Paris. En effet, dans la Capitale, les appartements vendus avec une étiquette F ou G représentaient 15% en 2021, 29% en 2022 et même jusqu’à 32% au second trimestre 2023. Dans le détail, la proportion des ventes de classe F a crû de 11 à 17% alors qu’elle a triplé pour ceux d’étiquettes G, de 4 à 12%. Sur le début de l’année 2023, la tendance semble toujours à la hausse, les appartements anciens de classe F et G atteignant respectivement 18 et 15% des ventes au 2e trimestre 2023.
 

Si les années précédentes l’impact de l’étiquette énergie sur les prix des logements était moins significatif en appartements, notamment pour les plus mauvaises étiquettes (F et G), ce n’est plus le cas en 2022. En effet, la décote engendrée par une étiquette F ou G par rapport à un appartement similaire de classe D est significative dans toutes les régions de France métropolitaine (hors Corse).

Pour mémoire, depuis le début de l’année 2023, les logements présentant une étiquette énergie G au DPE ne sont plus considérés comme décent et sont exclus du marché locatif (nouveau bail). Depuis fin août 2022, il est également interdit d’augmenter les loyers des logements classés F et G dans le cadre de la loi Climat et résilience d’août 2021 qui prévoit d’augmenter successivement les critères de décence énergétique pour la location jusqu’en 2034.

 

(Sources Notaire de France)