L'AMF en guerre contre le trading spéculatif
L’AMF a conduit en décembre 2014 une campagne pour évaluer concrètement les pratiques commerciales des sites de trading en ligne. Ces sites ciblent, à travers de nombreuses publicités, le grand public et incitent l’épargnant particulier à prendre des positions spéculatives sur le marché des changes ou à investir dans des options binaires. Les tests révèlent que, dans la majorité des cas, les sites ne respectent pas la réglementation tant en matière d’information préalable demandée au client, notamment sur son identité, que sur la présentation des risques encourus lors de la création de compte, ou la "formation" au trading et les opérations, ainsi que sur les modalités de retrait des fonds déposés pour le test. Les sites multiplient les incitations à investir auprès des épargnants qui restent sous-informés en matière de risques. Selon les conclusions de l'enquête, “les “formations” proposées au client sont souvent des leurres, où la complexité des instruments financiers proposés est masquée. Elles sont souvent assorties de promesses de bonus et autres privilèges". Lors de la phase active de trade, les garde-fous sont rares, voire inexistants : pas de confirmation d’ordre sur certaines plateformes, et des indicateurs difficiles à comprendre (par exemple, les gains affichés peuvent inclure les montants investis). Enfin, il y a de nombreux obstacles à la récupération des sommes non perdues : d’une part la marche à suivre indiquée sur les sites est souvent floue, et d’autre part, le retrait des fonds est conditionné à des critères minimaux (un montant de transactions à atteindre ou une durée d’activité par exemple). En outre, de nombreux sites déconseillent le retrait des fonds et incitent à une nouvelle mise ou à communiquer les numéros de carte bancaire. Au cours des tests effectués, plusieurs semaines après ses demandes, le visiteur mystère n’a obtenu la récupération de ses fonds qu’auprès de 2 sites sur 9 uniquement. L’Autorité des marchés financiers, qui a déjà obtenu le blocage de plusieurs sites opérant sans agrément, propose qu’une disposition législative lui donne désormais la capacité juridique d'interdire la publicité sur les produits extrêmement risqués.
(source AMF)