Le marché locatif se raffermit
Alors que durant l’hiver le marché se replie, la mobilité est restée soutenue cette année. Durant les cinq premiers mois de l’année l’observatoire enregistre en moyenne 35 % des locations de l’année. La mobilité s’établit maintenant à 28.2 %, légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période, et retrouve un niveau comparable à celui qui se constatait habituellement en début d’année avant la grande dépression des années 2008-2009. « En revanche, les loyers de marché reculent et cela est inhabituel au printemps, plus familier de la remontée que de l’accélération de la baisse des valeurs locatives : et le recul est rapide, à un rythme que CLAMEUR n’avait jamais observé à cette période de l’année (- 1.5 % depuis le début de l’année, en glissement annuel) », estime Michel Mouillart, auteur de l’étude. Ainsi, si on se limite aux 20 villes les plus peuplées de France, dans 75.0 % d’entre elles les loyers baissent et dans les autres villes, les loyers progressent lentement. Dans aucune des grandes villes, les loyers de marché ne dérapent donc. Au contraire depuis 2011, dans 75.0 % des villes de plus de 148 000 habitants, les loyers de marché ont augmenté moins vite que l’inflation (en moyenne chaque année, + 1.1 % d’après l’INSEE de 2011 à 2015). Ils ont même reculé à Angers, au Havre, à Lille, à Marseille, à Nîmes ou à Saint-Étienne. Et ils n’ont que très faiblement cru à Grenoble, au Mans, à Montpellier ou à Rennes. Au-delà des tendances à la reprise du marché locatif privé, qui se dessinent dans la plupart des régions, le risque d’une crise quantitative sévère de l’offre locative se renforce dans des villes où les déséquilibres des marchés sont déjà prononcés (Lille ou Paris, notamment), du fait de l’insuffisance de la construction privée constatée depuis de nombreuses années. C’est une situation de blocage du marché comparable à celle qui s’était observée durant les années du « désengagement des propriétaires bailleurs », alors que dans ces villes la mise en œuvre de l’encadrement des loyers risque de conduire les propriétaires bailleurs à restructurer leur patrimoine en défaveur des placements immobiliers.