
Le Pacte Dutreil pour alléger les droits de succession ou de donation
Avec environ 3 000 nouveaux pactes conclus chaque année, principalement via des donations du vivant des entrepreneurs, le Pacte Dutreil reste une référence incontournable pour optimiser la transmission d’entreprises familiales, assurant ainsi leur continuité et leur développement à long terme.
Le Pacte Dutreil, mis en place en 2003 par le ministre Renaud Dutreil, reste aujourd’hui encore une solution prisée par les PME et entreprises intermédiaires pour faciliter leur transmission familiale grâce à des avantages fiscaux significatifs.
Prévu par l’article 787 B du Code général des impôts, ce dispositif permet d’alléger considérablement les droits de succession ou de donation, tout en garantissant la pérennité des entreprises familiales.
Quels avantages fiscaux offre le Pacte Dutreil ?
Le principal intérêt du Pacte Dutreil réside dans une exonération partielle de 75 % des droits dus lors de la succession ou de la donation des titres d’une entreprise. Sans ce dispositif, les donations ou successions sont imposées au barème progressif des droits de mutation à titre gratuit (DMTG). Ainsi, par exemple, lors d’une transmission entre parents et enfants, la tranche supérieure de taxation peut atteindre 45 % pour une valeur dépassant 1 805 677 euros. Grâce au Pacte Dutreil, seule une fraction de 25 % de la valeur transmise reste soumise à taxation, permettant ainsi d’éviter les niveaux d’imposition les plus élevés.
En complément, une donation effectuée avant l’âge de 70 ans peut bénéficier d’une réduction supplémentaire de 50 %, cumulable avec l’abattement personnel de 100 000 euros par parent et par enfant, renouvelable tous les 15 ans.
Quelles sont les conditions à respecter ?
Plusieurs conditions doivent impérativement être remplies pour bénéficier du Pacte Dutreil :
• Activité opérationnelle uniquement : L’entreprise concernée doit exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale. Les activités civiles comme la gestion immobilière ou financière ne sont pas éligibles, sauf si elles restent minoritaires par rapport à une activité principale éligible.
• Engagement de conservation des titres : Deux types d’engagements sont nécessaires :
– Un engagement collectif d’au moins deux ans, signé par les héritiers ou donataires, qui porte sur une fraction minimale du capital (10 % des droits financiers et 20 % des droits de vote pour les sociétés cotées, 17 % des droits financiers et 34 % des droits de vote pour les sociétés non cotées).
– Un engagement individuel de conservation supplémentaire de quatre ans pris par chaque bénéficiaire après la fin de l’engagement collectif initial.
• Direction de l’entreprise : Une fonction dirigeante doit être exercée par l’un des bénéficiaires ou signataires du pacte au sein de la société pendant toute la durée de l’engagement individuel.
Une application large et flexible
Le Pacte Dutreil ne comporte pas de condition territoriale stricte : l’entreprise peut être située hors de France, voire hors de l’Union européenne ou de l’Espace économique européen, à condition qu’elle soit fiscalement imposable en France.
Avec environ 3 000 nouveaux pactes conclus chaque année, principalement via des donations du vivant des entrepreneurs, le Pacte Dutreil reste une référence incontournable pour optimiser la transmission d’entreprises familiales, assurant ainsi leur continuité et leur développement à long terme.