Le Portugal a le vent en poupe chez les retraités
Entre 2010 et 2013, le nombre de départs enregistrés pour le Portugal a triplé. Phénomène intéressant : le revenu fiscal de référence des contribuables concernés a été multiplié par cinq, passant de 5.730 euros en moyenne à 27.700 euros en 2013. En clair, la typologie de ces expatriés a changé : le Portugal parvient à attirer une clientèle étrangère de plus en plus aisée, et pas uniquement ses ressortissants partis travailler en France.
C’était d’ailleurs l’objectif de la politique fiscale avantageuse mise en place au Portugal depuis plusieurs années. Pour sortir de la crise, Lisbonne a décidé en 2012 de dérouler le tapis rouge aux retraités européens afin de stimuler la consommation intérieure. Le gouvernement a adopté une circulaire en 2012 qui exonère les nouveaux arrivants d’impôt sur le revenu pendant dix ans, à condition de passer six mois par an au moins au Portugal et d’avoir réalisé sa carrière dans le privé (les retraites du secteur public ne sont pas concernées). Un atout de plus pour ce pays qui bénéficie également d’une météo clémente et d’un coût de la vie inférieur à celui de la France. Comme les prix de l’immobilier ont chuté pendant la crise, de nombreux retraités de toute l’Europe sont venus s’y installer. Signe de ce mouvement, un Salon de l’immobilier portugais se tient maintenant chaque année à Paris et à Lyon. D’après la Chambre de commerce et d’industrie franco-portugaise, près de 2.200 Français ont bénéficié de ce statut fiscal entre mai 2013 et mars 2014. Elle prévoirait 20.000 nouvelles arrivées d’ici à la fin de 2015.