12 Mai

Les CET s’imposent en entreprise

« Créés dans le sillage des lois Aubry, les CET ont vu leur intérêt relancé par cette loi qui permet de transférer jusqu'à 10 jours par an dans le Perco ou l'article 83 », selon Nora Ouidir, consultante de AON Hewitt. En moyenne, chaque salarié épargne 8,5 jours par an et son CET affiche en moyenne 28 jours, mais les cadres qui ont plus de 150 jours au compteur sont légion. Outil puissant d'aménagement et d'organisation pour l'entreprise, ce dispositif exige une excellente gestion prospective. Sans quoi, c'est la fuite en avant. Par accord collectif, le nombre de jours de RTT et de vacances transférables est limité, mais en numéraire, le CET n'est pas plafonné, ce qui a donné lieu à des dérives notamment à l'hôpital avec des CET de 1.000 jours…
Par le biais des accords collectifs, le CET procure une grande liberté aux DRH qui peuvent autoriser la monétisation des droits acquis à diverses fins : compléments de salaire (congé solidaire, congé parental d'éducation etc.), alimentation du plan d'épargne salariale ou encore rachat de trimestres retraite. Depuis peu, il est possible de convertir les droits en chèques emploi-service. Mais les « jours » capitalisés servent surtout aux seniors pour anticiper leur départ à la retraite de plusieurs mois. « Le CET permet aussi d'aménager des fins de carrière en venant compléter un temps partiel aidé, une mesure utilisée par la moitié de nos clients », ajoute Nora Ouidir. Selon AON Hewitt, 82 % des CET interagissent avec le Perco. L'avantage est double : « Le salarié constitue une épargne retraite sans effort financier, doublée d'une économie partielle d'impôts sur le revenu. Quant à l'entreprise, elle baisse son passif social, et bénéficie d'une exonération de charges de Sécurité sociale sur la contre-valeur financière de ces jours », note Nora Ouidir.