Les Français boudent les résidences secondaires
En effet, selon le Centre de Recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, ils étaient 7 % au début des années 2000 à répondre positivement à la question « Disposez-vous d’une résidence secondaire ? », contre 11 % en 1990, une tendance plus marquée encore chez les Franciliens, pourtant champions de la maison de vacances. Les coûts liés à l’entretien, les incertitudes quant à l’avenir, mais aussi un appétit accru pour la mobilité, sont parmi les facteurs qui expliquent ce désamour. Dans ce contexte, les propriétaires qui demeurent attachés à leur maison de campagne, leur appartement à la mer ou leur chalet à la montagne sont aujourd’hui friands de solutions innovantes.
L’échange de maisons en fait partie. Le site Trocmaison.com compte à ce jour 21 % de résidences secondaires dans le monde contre 16 % en 2013, dont près de 10 % se trouvent en France. Que recherchent les propriétaires ? La motivation économique vient en premier. L’opportunité de séjourner gratuitement partout dans le monde, ou à quelques heures de chez soi, est un facteur déclenchant. Le goût pour l’immersion culturelle arrive ensuite : une découverte, qui se transforme en addiction pour 77 % des adhérents français. La question de l’entretien est également mentionnée, surtout si le bien est assorti d’un jardin ou d’une piscine. Contrairement à des locataires, les partenaires d’échange jouent volontiers le jeu pour toutes sortes de petits services comme l’arrosage. « C’est du house-sitting réciproque, tout le monde y gagne ! » s’amuse Nathalie, Parisienne propriétaire d’une maison de famille dans le Périgord. Grands gagnants de l’équation, les propriétaires de résidences secondaires bénéficient d’une grande flexibilité, car leur bien, inoccupé une grande partie de l’année, est disponible sur de longues périodes. Cela favorise les échanges en mode décalé du type « vous êtes chez moi en avril, je suis chez vous en juillet ». Certains remarquent qu’il est plus facile de troquer une maison secondaire, considérée comme moins personnelle que la résidence principale. Pragmatiques avant tout, les propriétaires de résidences secondaires jouent sur tous les tableaux : ils louent en haute saison pour payer les charges, profitent de la maison pour eux-mêmes et le reste du temps, ils échangent. Leur maison devient alors un passeport pour séjourner partout dans le monde sans bourse délier.