Les Français épargnent mal pour leur retraite
Alors que les Français s'intéressent à diverses méthodes pour améliorer leur santé et se passionnent pour le sport et la nutrition, leur intérêt pour l'investissement reste peu développé. Le sondage Global Investor Puls de BlackRock auprès de 31.139 personnes dans 20 pays a montré dans le cas de l'échantillon représentatif de 1.000 Français que nos concitoyens épargnent beaucoup, mais que leurs choix s'avèrent peu pertinents dans l'optique de la préparation à la retraite.
87 % des Français épargnent, ce qui est plus que la moyenne européenne. La part des liquidités dans leur allocation atteint 55% (y compris le Livret A), pour 19 % en assurance vie en euro, 10% en autres produits, 8 % en investissements immobilier, 4% en actions et 3% en obligations. Bien conscients de l'importance d'épargner et de diversifier leur patrimoine financier, les Français ne passent pas pour autant à l'acte, manquant de discipline dans la construction d'une véritable stratégie d'accroissement du capital. Seuls 28 % estiment ainsi que " l'investissement convient à des gens comme moi".
Selon BlackRock, l'un des principaux obstacles à l'investissement est le sentiment de sécurité associé à la détention de liquidités. D'ailleurs, 24 % des sondés en France indiquent être prêt à convertir plus d'épargne en produits d'investissement s'ils " estiment avoir assez de liquidités épargnées pour être en sécurité". Ce qui caractérise les investisseurs français est en effet leur très faible tolérance au risque. 69 % déclarent selon BlackRock que la perte partielle ou totale de leur argent constitue le principal risque d'un investissement. Et près de la moitié des Français (48%) ont déclaré qu'ils continueraient à placer la majorité de leurs actifs en liquidités plutôt que de les investir en totalité ou en partie en actions. " C'est le pourcentage le plus élevé en Europe. Ce sentiment est particulièrement marqué chez les 25-34 ans, dont environ 3 sur 5 déclarent qu'ils garderont la totalité ou la quasi-totalité de leurs actifs en liquidités, indiquant qu'il existe un besoin criant d'éducation financière pour aider les épargnants à s'orienter vers l'investissement", commente Ivana Davaud, responsable de la distribution chez BlackRock en France.
Le conseil pourrait être un moyen efficace pour changer ces mentalités très ancrées. BlackRock constate que les personnes qui reçoivent des conseils sont mieux sensibilisées aux questions financières et se sentent plus confiantes dans leur avenir financier. Ainsi, 35% des personnes conseillées reconnaissent " qu'investir en Bourse est le meilleur moyen de bénéficier d'une croissance à long terme " contre 20% pour les personnes non conseillées.
BlackRock regrette qu'en France, l'absence de sources de conseils pénalise les épargnants, dont la seule source d'information est bien souvent l'agence bancaire. Un peu plus de la moitié des Français interrogés n'ont jamais fait appel à un conseiller financier et 57% d'entre eux disent qu'ils ne sont pas prêts à payer pour recevoir des conseils financiers. " Les Français sont par ailleurs moins enclins que les autres Européens à utiliser les ressources en ligne pour leurs décisions d'épargne et d'investissement, et ce malgré la numérisation croissante des services financiers", souligne BlackRock.