31 Oct

Les six Mégatendances à suivre pour investir gagnant en Bourse

Quelles sont les tendances porteuses à court, moyen et long terme, à suivre ? Voilà la question que se posent tous les investisseurs.

Quelles sont les tendances porteuses à court, moyen et long terme, à suivre ? Voilà la question que se posent tous les investisseurs.  Eléments de réponses.

 

Pour apporter une réponse éclairée à ces questions, les experts de la banque suisse Pictet, suivent 21 mégatendances, sur plusieurs années, pour en suivre les évolutions. Mais dans son nouveau rapport, Pictet va encore plus loin en transformant les mégatendances en thèmes d’investissement. Voici les trois principaux identifiés.
 

La raréfaction des ressources
 

Selon Pictet, l’économie et la population mondiales continuent de progresser, mais la quantité de matières premières disponibles n’augmente pas. L’évolution de l’offre ne parvient pas à suivre celle de la demande, entraînant ainsi l’apparition de pénuries dans certains domaines.
 

C’est le cas de l’efficience en matière d’utilisation de l’eau : alors que la qualité et la quantité d’eau disponible s’amenuisent, le volume d’eau potable par habitant diminue aux quatre coins de la planète. Par chance, le nombre de brevets portant sur des solutions de récupération et de traitement des ressources en eau a presque doublé depuis l’an 2000. Les entreprises qui développent des technologies de prévention des fuites, telles que le groupe américain Xylem, offrent une exposition à cette mégatendance.
 

Concernant les infrastructures intelligentes, il est désormais possible de répertorier l’ensemble des matériaux utilisés dans la construction d’un nouveau bâtiment. A l’avenir, lorsque ces mêmes bâtiments seront détruits pour laisser leur place à d’autres, ces informations permettront de savoir exactement quels matériaux ont été utilisés lors de la construction – et où. Et ce, avant même que la démolition ne commence ce qui facilitera grandement le recyclage et la récupération de valeur.
La population mondiale atteindra 10 milliards d’habitants d’ici 2050. Cette évolution nécessitera une augmentation de la production alimentaire de 70% à partir des niveaux de 2007. Dans cette optique, les équipements agricoles de précision favorisent une utilisation efficace des sols et réduisent le gaspillage. Jusqu’à 30% des aliments produits n’arrivent jamais jusqu’à notre assiette. Les solutions visant à éviter des pertes de production, tels que les capteurs alimentés par l’intelligence artificielle, capables de déterminer quand un fruit ou un légume devient trop mûr et doit être transformé en sauce ou en jus, feront donc l’objet d’une demande croissante.
 

L’élevage d’insectes offre quant à lui une solution à la surpêche, à la déforestation et à l’utilisation de pesticides. Dans la nature, les insectes se nourrissent des déchets végétaux – fruits tombés par exemple, et les transforment en terre. La pisciculture produit aujourd’hui un poisson consommé sur deux. Mais les fermes piscicoles consomment 8 millions de tonnes de farine de poisson par an. La farine d’insectes, issue de sous-produits des denrées perdues, constitue la meilleure alternative. La société française InnovaFeed, par exemple, développe des technologies d’élevage et de traitement des insectes destinés à l’alimentation.
 

Les forêts durables peuvent remplacer les matières premières fossiles. En effet, de nombreux produits issus du pétrole peuvent aussi être obtenus à partir de bois. La société finlandaise UPM-Kymmene construit actuellement en Allemagne une bioraffinerie qui permettra de produire des matériaux biochimiques à base de bois.

Les chaînes de production tournent aujourd’hui à une rapidité qui complique sensiblement le travail de contrôle-qualité. Ainsi, il se peut qu’une usine produise des tissus de mauvaise qualité pendant des heures avant que le problème ne soit détecté. Les caméras de vision industrielle peuvent détecter les problèmes en une minute, évitant une importante perte de production.
 

La (dé)mondialisation
 

Deux dynamiques alimentent la (dé)mondialisation : le déclin du commerce mondial, ainsi que le désalignement des intérêts de la Chine et de ses alliés par rapport aux intérêts des Etats-Unis, de l’Europe et de leurs partenaires politiques et économiques traditionnels. Les entreprises savent que dépendre de pays avec lesquels les relations se sont détériorées est risqué et peut affecter leur approvisionnement. 

 

Parler d’un véritable renversement de la mondialisation serait trop simple, mais le fait est que le commerce mondial (somme des exportations et des importations en pourcentage du PIB) a atteint un pic en 2008 et se contracte depuis. La transition hors de Chine profite aux pays voisins d’Asie du Sud-Est. En effet, plutôt que de totalement rapatrier leur production, certaines sociétés américaines sont simplement sorties de la Chine. C’est notamment le cas d’Apple, qui a relocalisé la production de ses iPads au Vietnam.
 

La poursuite des tensions géopolitiques avec la Russie et la Chine profitera aux sociétés du secteur de la défense. Alors que la guerre en Ukraine les a conduits à redoubler d’efforts, à plus long terme, la recherche en matière de cyberdéfense exigera des financements plus importants, sur fond d’augmentation des attaques numériques. Les start-ups israéliennes actives dans la sécurité, soutenues par la forte concentration de spécialistes informatiques en Israël, offrent une exposition à ce segment.
 

En Indonésie, 90 millions d’habitants n’ont pas de compte en banque, mais 74% ont accès à internet par le biais de leur téléphone portable. Les sociétés exposées à des services de banque en ligne, en particulier dans les pays en développement, constituent par conséquent des opportunités d’investissement de premier ordre, tout comme les start-ups du secteur de la finance décentralisée (DeFi).
 

Pour une entreprise, le rapatriement de ses activités a un coût. L’automatisation peut alors s’avérer une solution. Les sociétés manufacturières suisses ont ouvert la voie, en automatisant tout ce qui était possible d’automatiser pour compenser le coût élevé de la main-d’œuvre (même par rapport à l’Europe). Les solutions collaboratives telles que les «cobots» – des robots industriels conçus pour travailler aux côtés des humains –, feront l’objet d’une demande croissante.

 

L’économie de services
 

L’économie de services – la part de valeur issue des services, par opposition à la production manufacturière ou à l’agriculture au niveau mondial – va fortement progresser, en particulier dans les pays en développement. En réalité, elle progresse déjà. Dans les pays à revenu intermédiaire, la proportion de personnes actives dans le secteur des services est passée de 35% en 1991 à 52% en 2019, soit un bond de 50%. Dans les pays riches, elle est passée de 64% à 74% au cours de la même période.
Les pays en développement qui parviendront à développer leur économie de services et à rejoindre l’économie mondiale (l’Inde, par exemple, où de nombreuses entreprises délocalisent leurs activités informatiques), pourront sauter l’étape de l’industrialisation, très consommatrice de capital et de ressources.