Pourquoi les épargnants rédécouvrent l'assurance vie
Les épargnants ont déposé sur les contrats d’assurance vie en mars 3,5 milliards d’euros de plus qu’ils en ont retiré, un niveau inédit depuis janvier 2013.
Selon les données de France Assureurs publiées le 2 mai, les épargnants ont déposé sur les contrats d’assurance vie en mars 3,5 milliards d’euros de plus qu’ils en ont retiré, un niveau inédit depuis janvier 2013.
Cette “collecte nette” est en progression depuis le début de l’année, atteignant 9,3 milliards d’euros entre janvier et mars, soit légèrement plus que les 9 milliards d’euros engrangés par les Livrets A et les Livrets de développement durable et solidaire (LDDS) sur la même période.
“Tous les signaux sont au vert”, s’est félicité Paul Esmein, nouveau directeur général de la fédération professionnelle, cité dans un communiqué.
En effet, l’assurance vie a enregistré le mois dernier un niveau de cotisations record pour un mois de mars, avec 15,7 milliards d’euros versés sur les contrats, et des prestations en baisse de 14%, à 12,2 milliards d’euros.
Les unités de compte et les fonds euros, deux moteurs de l’assurance vie
Les unités de compte (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices, continuent d’être des placements privilégiés pour les assurés, avec une progression de leur encours de 2,6 milliards d’euros en mars. Cependant, l’assurance vie a également réussi à relancer son deuxième moteur : les fonds euros, au capital garanti, ont progressé de 0,8 milliard d’euros, une première depuis novembre 2021.
L’encours total des produits d’assurance vie a atteint fin mars 1.965 milliards d’euros, dont plus de 70% en fonds euros. C’est de loin le premier poste d’épargne financière des Français. L’assurance vie se remet ainsi depuis janvier d’une année 2023 marquée par la concurrence du Livret A et du LDDS, offrant un rendement net plus intéressant que les fonds euros.
” Les premiers mois de 2024 ont été marqués par le retour au premier plan des fonds euros qui étaient boudés, depuis de nombreux mois, par les assurés. En début d’année, la communication de leur rendement 2023 et les opérations de taux bonifiés lancées par les assureurs ont conduit les épargnants à revenir sur ce type de supports “, explique Philippe Crevel.
Le retour en grâce des fonds euros et la dynamique des plans d’épargne retraite (PER)
Le retour en grâce des fonds euros s’explique par la nette hausse des taux servis aux assurés, avec une moyenne de 2,6% (hors prélèvements fiscaux et sociaux) selon une estimation de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Les opérations de taux bonifiés lancées par les assureurs ont également conduit les épargnants à revenir sur ce type de supports.
Par ailleurs, le marché des plans d’épargne retraite (PER) est également dynamique, avec des cotisations dépassant les prestations de près d’un demi-milliard d’euros au mois de mars, pour 80.700 nouveaux assurés sur le mois (+11% sur un an). Le ministère de l’Économie s’est félicité que le dispositif du Plan d’épargne retraite (PER) avait franchi les seuils de plus de 100 milliards d’euros d’encours et de 10 millions de titulaires à la fin 2023, des résultats “qui dépassent les attentes”.