Pourquoi les primes des assurances auto continuent d'augmenter ?
Les primes des assurances auto continuent d’augmenter chaque année, même si le nombre de sinistres a diminué en 2023.
Les primes des assurances auto continuent d’augmenter chaque année, même si le nombre de sinistres a diminué en 2023.
Cette situation peut sembler paradoxale, mais elle s’explique par l’augmentation significative des coûts engendrés par chaque sinistre, comme le montrent les derniers chiffres de la fédération France Assureurs.
L’année dernière, les assureurs auto ont enregistré une baisse des sinistres dans presque toutes les catégories : responsabilité civile matérielle (dégâts causés au véhicule d’un tiers) et corporelle, dommages tous accidents (dégâts causés au véhicule de l’assuré), bris de glace, vol… Seuls les incendies de véhicules ont augmenté de 15,5 % par rapport à 2022, mais ils touchent une proportion très faible d’assurés.
« Après une forte détérioration en 2022, la fréquence des vols s’améliore légèrement (-1,4 % après +13,8 % en 2022). L’évolution de la fréquence des dommages tous accidents est similaire à celle de la fréquence des responsabilités civiles matérielles : -1,9 % par rapport à 2022 », détaille France Assureurs dans son étude sur l’assurance automobile des particuliers pour l’année 2023. Les assureurs relèvent donc « une baisse de 5,3 points de la charge des prestations » versées aux assurés en cas de sinistres.
Les véhicules assurés sont également plus nombreux : 52 875, dont plus de 40 000 voitures de particuliers. Conséquence, « l’année 2023 se caractérise également par une hausse sensible des taux d’affaires nouvelles passant de 14,5 % du parc à 15,2 %, traduisant une nette croissance des immatriculations de véhicules neufs, mais aussi la quasi-stabilité des véhicules d’occasion », indique France Assureurs.
Ces éléments contribuent à améliorer les résultats des assureurs auto. En 2023, le ratio sinistre sur prime était de 98,7 %, soit une amélioration de 1,6 point de pourcentage par rapport à 2022. Il s’agit de la différence entre ce que les assureurs doivent payer (frais de gestion, indemnisations des assurés, commissions) et l’encaissement des primes.
Cependant, cette embellie pour la rentabilité des assureurs ne se répercute pas nécessairement sur la facture des assurés, car les primes des assurances auto ont été revues à la hausse. « La prime moyenne d’un véhicule de 1ère catégorie assuré en mono contrat s’établit à 448 euros hors taxes en 2023, niveau en hausse de +3,4 % par rapport à 2022.
La prime moyenne globale d’un 2 roues s’établit à 260 euros hors taxes (+2,9 % par rapport à 2022) », détaille la fédération de l’assurance. Pour une formule tous risques, la prime annuelle moyenne s’élève à 534 euros.
Cette hausse des primes est en partie expliquée par l’augmentation du coût moyen des sinistres. Ainsi, l’indemnisation d’un vol a coûté 10,8 % plus cher aux assureurs en 2023, par rapport à 2022. Les sinistres liés à la responsabilité civile avec casse matérielle ont coûté 6,2 % de plus. Le surcoût par rapport à 2022 représente 8,8 % pour le bris de glace, 9,8 % pour un incendie et 8,1 % pour les dommages tous accidents.
Cette augmentation est due à « une inflation élevée du coût des matériaux alimentant la hausse continue du coût moyen des sinistres. C’est le cas en automobile, où la hausse du coût des pièces de rechange continue de peser sur celui des sinistres ». Parmi les solutions, la fédération met en avant la promotion réalisée par les assureurs pour l’utilisation de pièces recyclées pour la réparation des sinistres automobiles.
Parmi les différentes catégories, c’est l’incendie qui coûte le plus cher : le coût moyen de ce sinistre est de 5 785 euros. En deuxième position, le vol avec un coût moyen de 3 975 euros. Viennent ensuite les dommages tous accidents, avec un coût moyen de 2 010 euros, puis la « RC matériel », à 1 865 euros et enfin le bris de glace à 675 euros.